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Google met fin aux garanties de géofencing

Google met fin aux garanties de géofencing

By aurora

Google a annoncé qu’il mettrait fin à la pratique consistant à stocker les données de localisation des utilisateurs sur ses serveurs, en leur permettant de les stocker sur leurs propres appareils. Cette décision marque la fin d’une pratique de surveillance utilisée depuis longtemps par les forces de l’ordre, qui utilisaient les immenses quantités de données de localisation stockées par Google pour identifier des criminels potentiels.

Garanties de géofencing et collecte de données de localisation par Google

L’utilisation de ce que l’on appelle les « garanties de géofencing » a augmenté ces dernières années en raison de la popularité des appareils intelligents et de sociétés telles que Google, qui collectent et stockent d’énormes quantités de données de localisation des utilisateurs auxquelles les services répressifs peuvent accéder à la demande de ces derniers.

Les garanties de géofencing permettent aux services répressifs de demander à Google des informations sur les appareils des utilisateurs qui se trouvaient dans une zone géographique donnée à un moment précis. Cependant, les critiques soutiennent que ces garanties sont inconstitutionnelles et trop larges, car elles incluent souvent les informations de personnes totalement innocentes qui se trouvaient à proximité au moment d’un crime.

La controverse sur les garanties de la géolocalisation

La question des garanties de géofencing fait l’objet d’un débat au sein des tribunaux, avec des avis contradictoires sur leur légalité. Cela pourrait conduire à un recours devant la Cour suprême des États-Unis. Bien que Google n’ait pas explicitement mentionné les garanties de géofencing dans sa déclaration, il a affirmé que le stockage des données de localisation sur les appareils des utilisateurs leur donnerait un « meilleur contrôle » sur leurs données. Dans la pratique, cela oblige les forces de l’ordre à obtenir un mandat de perquisition pour accéder à un appareil spécifique au lieu de demander les données à Google.

Google et la collecte de données de localisation

Google n’est pas la seule entreprise soumise au geofencing, mais c’est certainement celle qui collecte la plupart des données de localisation sensibles. En fait, elle a été la première à être impliquée dans cette pratique de surveillance. Google s’appuie sur les données de localisation des utilisateurs pour alimenter son activité publicitaire, qui représentait en 2022 environ 80 % de son chiffre d’affaires annuel d’environ 220 milliards de dollars.

Toutefois, cette technique de surveillance pourrait être beaucoup plus répandue qu’on ne le pensait. Les services répressifs ont également étendu leurs demandes de données de localisation à d’autres entreprises, telles que Microsoft et Yahoo. On ne sait pas quelle quantité de données de localisation est demandée à ces entreprises.

L’essor des demandes de géofencing

Ces dernières années, le nombre d’affaires juridiques impliquant des demandes de garanties de géofencing a considérablement augmenté. Par exemple, la police de Minneapolis a utilisé une garantie de géolocalisation pour identifier les personnes ayant participé aux manifestations qui ont suivi l’assassinat de George Floyd par les forces de l’ordre. L’annulation de l’arrêt Roe v. Wade en 2022 a fait craindre que les forces de l’ordre des États où l’accès à l’avortement est restreint ou illégal n’utilisent les garanties de géolocalisation pour identifier les personnes cherchant une assistance médicale à l’avortement.

Face à ces inquiétudes, les législateurs ont demandé à Google de cesser de collecter des données de localisation afin d’éviter qu’elles ne soient utilisées pour identifier des personnes cherchant à avorter. Bien que les entreprises concernées n’aient pas révélé le nombre de mandats de géolocalisation qu’elles reçoivent, Google, Microsoft et Yahoo ont soutenu un projet de loi dans l’État de New York qui aurait interdit l’utilisation de ces mandats dans l’ensemble de l’État.

Le nombre de mandats de géofencing reçus par Google

Google n’a pas fourni d’informations précises sur le nombre de mandats de géofencing qu’elle a reçus ces dernières années. Toutefois, dans son dernier rapport de transparence de 2022, Google a révélé avoir reçu 982 mandats de géofencing en 2018, 8 396 en 2019 et 11 554 en 2020. Cela signifie qu’environ un quart de toutes les demandes légales reçues par Google étaient des mandats de géofencing. On ignore combien de ces mandats ont été contestés par Google.

Google met fin aux mandats de géofencing : un pas dans la bonne direction ?

L’annonce de l’intention de Google de transférer les données de localisation des utilisateurs vers leurs appareils a été accueillie avec prudence et satisfaction. L’Electronic Frontier Foundation, qui a contesté la constitutionnalité des garanties de géofencing devant les tribunaux, a déclaré que « pour l’instant, du moins, nous considérons cette décision comme une victoire ». Toutefois, l’EFF a également souligné qu’il existe d’autres moyens par lesquels Google peut encore fournir des données personnelles sensibles aux autorités chargées de l’application de la loi. Les demandes de « mandats de mots-clés inversés » permettent aux forces de l’ordre d’identifier les comptes Google qui ont effectué des recherches à partir d’un mot-clé spécifique, par exemple avant la commission d’un délit. Google n’a pas encore annoncé son intention de combler cette faille qui permet aux forces de l’ordre d’obtenir des informations sur les recherches des utilisateurs.

Même si les garanties de géofencing ne disparaîtront pas immédiatement, cette initiative de Google pourrait contribuer à réduire considérablement cette faille de surveillance. Toutefois, Google conserve encore d’énormes quantités de données de localisation historiques auxquelles les services répressifs peuvent accéder jusqu’à ce qu’il décide de les supprimer. De même, les entreprises technologiques conservent d’énormes quantités de données de localisation des utilisateurs et peuvent faire l’objet de demandes juridiques similaires.

Apple et les garanties de géofencing

Selon le dernier rapport de transparence 2022 d’Apple, l’entreprise a reçu 13 garanties de géofencing demandant les données de localisation de ses clients, mais n’a fourni aucune donnée en réponse. Apple a déclaré qu’elle « n’a pas de données à fournir en réponse aux demandes de garanties de géofencing » parce que les données résident sur les appareils des utilisateurs, auxquels Apple affirme ne pas pouvoir accéder.

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